Inspirés par la nature instable et friable du site, les FRAGments invitent à la réappropriation humaine du milieu estuarien de la rivière Mitis et s’inscrivent sur le territoire avec sobriété et dans le souci de valoriser les dynamiques écologiques en place. Le projet se déploie sur deux axes trouvant leur convergence au pont Bergeron.  

Le segment de route délaissé suite à la déviation de la 132 constitue l’axe est-ouest. La forêt se referme graduellement sur la large bande asphaltée et l’envahit peu à peu. Cela donne lieu à une séquence paysagère particulière où usagers du nouveau parc et cyclistes en provenance de la route verte sont invités à délaisser leur urbanité.

La promenade estuarienne lumineuse, attrayante de jour comme de nuit, constitue l’axe nord-sud. Ce tracé permet à  l’usager de s’immiscer dans la dynamique du milieu qui s’étend  en contrebas du pont, et qui s’ouvre vers le fleuve. Les sous-espaces qui ponctuent  le sentier offrent une diversité de perspectives sur les paysages riverain et littoral. Les variations d’échelle du mobilier évoquent l’idée de dilution, processus caractéristique des milieux estuariens. Ces fragments de bois fondent tranquillement alors qu’on se rapproche physiquement de l’eau et qu’on progresse vers la mer. Surplombant la rivière, l’observatoire sculpté à même la structure du pont permet une contemplation de l’ensemble de l’estuaire et accueille une variété d’événements de façon ponctuelle.

Le projet contribue ainsi à accroître la perméabilité de l’ensemble du nouveau Parc régional de la rivière Mitis. L’estuaire n’est non plus seulement un simple espace interstitiel entre le parc et les jardins, mais un territoire à redécouvrir.